Prince de la matière,

Prince de la matière, Alexis Gorodine appréhende son art comme un jeu.

Sa principale distraction est la couche picturale qui lui permet d’exprimer le temps et la vie. Les cicatrices dans la texture sont autant de témoignages du temps qui passe et ces accidents gravés dans la pâte, des événements de la vie.
Alexis Gorodine utilise l’innocente distribution aléatoire des pulvérisations, traces et autres écritures. Il affirme avec un humour décalé l’estime et la reconnaissance qu’il voue à des figures marquantes de l’art inscrites dans la mémoire collective comme « Le déjeuner sur l’herbe » de Manet, « L’angélus » de Millet ou « La chambre à Arles » de Van Gogh. Cet hidalgo sur fond sombre, hommage au Greco fait acte de mémoire comme l’ensemble des œuvres d’Alexis Gorodine.
La plastique de cette matière triturée, scarifiée, maculée de textes, de comptes et autres écritures et salissures est une beauté brute charbonnée comme une peinture rupestre vestige d’un autre temps.
Alexis Gorodine inscrit ses peintures hommages, ses animaux vivants ou imaginaires dans l’immortalité.
Catherine Portal