Magique Magí

Peintre contemporain par excellence, Magí PUIG à l’instar des peintres abstraits de la deuxième moitié du XXième siècle développe une “figuration sensorielle” qui rompt avec la simple figuration.

Magí PUIG ne se contente pas d’une représentation formelle, il triture la matière, ose des grands aplats colorés et des compositions parfois décalées empruntées à la bande-dessinée et utilise des formes géométriques puissantes. Sa facture est tout sauf conventionnelle et son regard sur la lumière d’une extrême sensibilité. Il y a de l’intelligence sous le pinceau de Magí PUIG dans l’exécution de ses découvertes picturales. En adoptant la gestuelle des matiéristes abstraits ainsi que l’ensemble de leurs codes il dévoile une perception sensible: chaque empâtement, effacement, aplat, choix chromatique devient signifiant.

Ainsi la forme à peine visible de la montagne de Fès, synthétisée jusqu’à la forme ultime est réduite à une simple ligne. Son effacement engendre discrétion et délicatesse et laisse un espace vide emplit de lumière tout en maintenant une présence suggérée. Sur cette forteresse, l’énorme carré noir de la façade impose sa forme, tel un tableau de Kasimir Malévitch la géométrie prime, la puissance du noir s’impose. Ailleurs les grands aplats des toiles colorées recouvrent les souks, structurent l’espace, intimisent la scène.

Le Maroc est la dernière source d’inspiration de l’artiste; toutefois les œuvres présentent d’autres thèmes comme les plages, Venise ou les acrobates.

L’exposition est une explosion chromatique, poétique et magique ou l’intelligible ne se réduit pas à une exécution graphique mais à l’interprétation sensible qui découle de sa manière de peindre, sa facture si personnelle. 

Catherine Portal